- Description
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Socle rectangulaire à face évidée, quatre colonnes tournées, base sculptée culots et palmettes chapiteaux feuilles d'eau, reliées par une traverse de côté à fond creux coupée par un montant vertical chantourné sculpté fait d'un culot acanthes à la base, le centre cercle évidé à étoile centrale, le dessus en culots feuilles d'eau. Ceinture carrée à fond creux à appliques de rinceaux à volutes cœur de rosaces posées sur les côtés sur deux consoles en doucine entre les deux pieds, moulures corniche et dessus à moulures saillantes qui paraît mobile mais commandé par le tiroir de la ceinture à clé trèfle. Le dessus en fausse mosaïque de marbre gravé, figure une coupe où viennent s'abreuver quatre colombes sur fond noir. Bordure noire à dessins géométriques sur fond blanc.
Peinture
1974 : rechampi or blanc.
2021 : bois peint gris, rechampi argent.
- Historique
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Table exécutée par la société « Jacob Desmalter et Cie », association de François-Honoré-Georges Jacob, dit Jacob-Desmalter (1770-1841), et de son père Georges (I) Jacob (1739-1814), menuisiers-ébénistes, active de 1803 à 1813. Le plateau en fausse mosaïque de marbres est dû à Jean-Jacques Lagrenée dit le Jeune (1740-1821), au moment où ce type de plateau était exploité par la société Lagrenée & Lenoir, qui obtint une mention honorable à l'exposition des produits de l'Industrie de 1806. Le motif a été peint d'après la mosaïque des colombes trouvée dans la villa d'Hadrien à Tivoli en 1737, conservée au musée du Capitole.
Livrée vers 1806 au palais de l'Élysée. L'Élysée était depuis 1805 la propriété de Joachim Murat (1767-1815) et de son épouse Caroline Bonaparte (1782-1839), qui le firent remeubler et l'occupèrent jusqu'à leur départ pour Naples en 1808.
Décrite en 1808, dans le boudoir des petits appartements, au rez-de-chaussée de l'aile est, demeuré jusqu'à aujourd'hui le boudoir d'argent (AN, O/2/721, f° 6 v°, s.n.) ; en 1809, dans la même pièce, appelée le boudoir d'argent (AN, O/2/705, f° 86 v°, n° 318) ; en 1813, dans la même pièce (AN, AJ/19/92, n.p., s.n.) ; en 1817, dans la même pièce (AN, AJ/19/78 et AN, O/3/2024) ; en 1820, dans la même pièce (AN, AJ/19/83, f° 53 v°, n° 345) ; en 1833, dans la même pièce (AN, AJ/19/86) ; en 1855, dans la même pièce (AN, AJ/19/90, f° 44 v°, n° 161).
Versée au Mobilier national, le 14 juin 1955, dans la paire, par le palais de l'Élysée (Arch. Mob. nat., MM6431, p. 258, n° 12322).
Laissée en dépôt depuis 1955 au palais de l'Élysée (dépôt n° 36 du 20 mars 1956, puis dépôt n° 15 du 19 février 1963), dans le boudoir d'argent.
De l'ameublement du boudoir d'argent de Caroline Murat, dans ses petits appartements du palais de l'Élysée, en 1808, on connait les meubles suivants, tous conservés au Mobilier national : les deux méridiennes (GMT 18589/1 et 2), les quatre fauteuils gondole (GMT 18590/1 à 4), les deux chaises à dossier en lyre (GMT 18591/1 et 2), les deux consoles transformées en jardinières (GME 12321/1 et 2), la table (GME 12322), le lustre (GML 3316), la pendule (GML 7199), la paire de flambeaux (GML 7200/1 et 2) et la paire de chenets (GML 7201/1 et 2).
Table dite "de l'abdication", car Napoléon Ier est supposé avoir signé sur une table du boudoir d'argent de l’Élysée l'acte d'abdication du 22 juin 1815 ainsi conçu :
"Déclaration au peuple français.
Français ! en commençant la guerre pour soutenir l'indépendance nationale, je comptais sur la réunion de tous les efforts, de toutes les volontés, et le concours de toutes les autorités nationales. J'étais fondé à en espérer le succès, et j'avais bravé toutes les déclarations des puissances contre moi.
Les circonstances paraissent changées. Je m'offre en sacrifice à la haine des ennemis de la France. Puissent-ils être sincères dans leurs déclarations, et n'en avoir jamais voulu qu'à ma personne ! Ma vie politique est terminée, et je proclame mon fils sous le titre de Napoléon 2, Empereur des Français.
Les ministres actuels formeront provisoirement le conseil de gouvernement. L'intérêt que je porte à mon fils m'engage à inviter les chambres à organiser sans délai la régence par une loi.
Unissez-vous tous pour le salut public et pour rester une nation indépendante.
Au palais de l'Élysée, le 22 juin 1815.
Napoléon"
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A propos de
des auteurs
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Jacob-Desmalter (1803-1813)
JACOB père et fils : Georges I et François-Honoré, entre 1803 et 1813 (est. "Jacob D. / R. Meslée" )
- Bibliographie
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Barbier, Muriel ; Cavalié, Hélène ; Denis, Arnaud ; Federspiel, Emmanuelle ; Gady, Alexandre ; Garric, Jean-Philippe ; Glomet, Valérie ; Haegele, Vincent ; Joly, Bertrand ; Lamouraux, Vincent ; Lazaj, Jehanne ; Macé de Lépinay, Antonin ; Massé-Bersani, Marie-Hélène ; Montagne, Lucile ; Rémy, Gérarld ; Sala Fenés, Dolors ; Sarmant, Thierry ; Macron, Emmanuel ; Bideau, Isabelle, Le Palais de l'Élysée : architecture, décor et ameublement, Montreuil : Gourcuff Gradenigo - Mobilier national, 2023., p.72-73 ; 268 (note 4 p. 72-73)
Bardey, Madeleine ; Verlet, Pierre ; École du Louvre (Paris, France ; 1882-....), Le Mobilier des Murat et de Napoléon Ier au palais de l'Élysée : [Mémoire de recherche approfondie : École du Louvre (Paris) : 1968], Paris : École du Louvre, 1968., p.t. 1, 2e partie, p. 93-107
Dossier d’œuvre
- Lefuel (Hector), François-Honoré-Georges Jacob-Desmalter, ébéniste de Napoléon Ier et de Louis XVIII, Paris, Albert Morancé, 1925, p. 238
- Bardey (Madeleine), Le Mobilier de Murat et de Napoléon Ier au palais de l’Élysée, thèse dactylographiée, École du Louvre
- Coural (Jean), Le Palais de l’Élysée. Histoire et décor, Paris, Délégation à l’action artistique de la ville de Paris, 1994, p. 59
- Coural (Jean) et Gastinel-Coural (Chantal), L’Élysée. Histoire et décors depuis 1720, Dijon, Faton, 1995, p. 57
- Caracciolo (Maria Teresa) et Lazaj (Jehanne), Caroline sœur de Napoléon. Reine des arts (cat. exp. Ajaccio, palais Fesch-musée des Beaux-Arts, 30 juin-2 octobre 2017), Milan, Silvana Editoriale, p. 94
- Dion-Tenenbaum (Anne), Gay-Mazuel (Audrey). Revivals : l'historicisme dans les arts décoratifs français au XIXe siècle,
Paris : Musée des arts décoratifs : Louvre éditions, DL 2020, p. 187, fig. 2.