- Description
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Fauteuil à la reine d'époque Régence en bois de hêtre.
Quatre pieds galbés arrondis ; sabot à volutes rondes. Pieds antérieurs sculptés à la base d'une feuille d'acanthe ; au sommet, coquille dans un cartouche supportant des petits rinceaux en entrelacs. Pieds postérieurs sans décor, terminés en volute. Entretoise en X à branches en doucine.
Ceinture quadrangulaire chantournée. Traverse antérieure ornée d'une coquille renversée sur un fond de mosaïque, d'où partent des fleurons prolongés par la moulure inférieure qui se retourne, donne naissance à des fleurons et branchages ; découpe en doucine. Traverse latérale droite sculptée d'une coquille avec fleurs et feuilles d'ornement qui suivent la ligne inférieure.
Chassis saillant, les angles arrondis entre deux parties droites.
Supports d'accotoir en retrait débillardés, face arrondie ; feuille d'acanthe à la base ; fleuron dans un cartouche au sommet. Accotoirs droits entaillés pour recevoir des manchettes ; tête en doucine arrondie et saillante à volutes et rinceaux en entrelacs.
Dossier dégagé, face moulurée. Petit dossier surélevé droit. Montants du dossier droit se terminant en acrotères à volutes aux épaulements. Haut dossier en fronton avec coquille centrale et fleurons, et deux feuilles d'ornement terminées en volute sur l'arête supérieure.
Entretoise et traverse gauche de l'assise remplacées avant 1950. Le sabot du pied antérieur gauche est rongé. Les deux baguettes latérales de fixation du cannage, au dos du dossier, manquent. Le pied postérieur gauche est enté.
Garniture
Siège et dossier cannés.
Peinture
1855 : peint en gris.
Entre 1894 et 1950 : mis en bois naturel.
Historique
Siège exécuté à Paris vers 1720.
Fonds ancien du château de Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher). D'un ensemble de fauteuils cannés à la reine présentant des différences de détails, connus au nombre de dix de 1855 à 1980, et aujourd'hui au nombre de neuf (GME 1533/1 à 9). Ces fauteuils sont répartis en trois types ; le fauteuil GME 1533/1 appartient au même type que les fauteuils GME 1533/4, 5, 6 et 7.
Achat avec le château, en mai 1852, par le prince-président Louis-Napoléon Bonaparte.
A la proclamation de l'Empire, remis avec l'ensemble du mobilier du château aux Domaines de la Couronne, en vertu du sénatus-consulte du 12 décembre 1852. Restauré dans les ateliers du Garde-meuble, à Paris.
En 1855, les dix fauteuils sont dispersés dans le château. La marque LB 426 permet de localiser le fauteuil GME 1533/1 au château de La Grillaire, appartenant au domaine de Lamotte-Beuvron : "Deux fauteuils en bois peint, formes anciennes, dossier et fond en cannes" (Arch. nat., AJ19 1149, registre d'inventaire du château de Lamotte-Beuvron, 1855-1857, p. 65, n° 426).
Après la chute de l'Empire, intégré au Garde-meuble avec l'ensemble du mobilier du château, entre 1872 et 1874.
D'un ensemble de dix fauteuils dans les réserves du Mobilier national en 1894 : "10 fauteuils de l'époque de Louis XIV [sic], sièges et dossiers cannés, en bois sculpté et peint, pieds à feuilles et à consoles, croisillons entrejambes, ceinture à coquilles, accotoirs à f[eui]lles d'ornements, dossiers à fronton".(registre d'inventaire des meubles de menuiserie et d'ébénisterie, vol. 1, p. 159, GME 1533 ; M69, vol. 1, p. 182-183).
En 1956 et 1975, au musée du Siège.
- Bibliographie
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- Dumonthier (Ernest), Mobilier National. Bois de Sièges, Paris, Massin, s.d. [1913], t. 1, pl. 1
- Caron (Mathieu), Le garde-Meuble sous le Second empire. Acquisition, utilisation et exposition du mobilier français du XVIIIe siècle, mémoire de recherche, Master 1, Paris, université Paris-IV-Sorbonne, 2012-2013, t. 3, p. 64, ill. 124
- Caron (Mathieu), « Le mobilier du château de Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher), résidence solognote de la liste civile de Napoléon III », Bulletin du GRAHS. La Sologne et son passé, n° 70, 2017, p. 42, note 65
- Gautier (Jean-Jacques) dir., Sièges en société. Histoire du siège du Roi-Soleil à Marianne (cat. exp. Paris, Galerie des Gobelins, 25 avril-24 septembre 2017), Paris, Mobilier national, Montreuil, Gourcuff Gradenigo, 2017, p. 91