- Description
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Cartonnier en trois parties superposées.
Caisson inférieur rectangulaire à pieds carrés saillants en gorge sur le côté et raccordés en façade par deux acanthes à volutes formant écoinçons. Tablier à masque de faune et moulure supérieure en bronze doré. Montants carrés. Côtés en marqueterie de laiton et d’écaille encadrée de moulures de bronze ; panneau de façade de même marqueterie dans un cadre à coins concaves. De chaque côté, une porte marquetée à cadre rectangulaire et s'ouvrant avec la ceinture évasée en gorge. A l'intérieur, une tablette et un tiroir supérieur. Dessus saillant rectiligne à coins de bronze azuré.
Partie médiane à quatre montants en pilier, avec fût cannelé à chandelles et chapiteau ionique. Côtés marquetés. Neuf compartiments sur trois niveaux, contenant chacune un cartonnier (les trois centraux plus larges). Entablement avec frise d'entrelacs à rosaces, en bronze doré, ouvrante en deux tiroirs de chaque côté de masques de faune de profil.
Gradin supérieur à face et côtés en gorge, face marquetée ; dessus en demi-cercle entre deux parties droites supportant deux statuettes en bronze : les figures du Jour et de la Nuit inspirées du tombeau de Julien de Médicis par Michel-Ange.
Au centre, un écran en émail blanc avec chiffres romains noirs ; lunette vitrée ouvrante, le tour en couronne de lauriers de bronze ciselé.
Historique
Le meuble est à rapprocher d'un dessin aujourd’hui disparu, daté vers 1715, conservé avant 1945 à Berlin, et qui présentait les mêmes figures flanquant le cadran d’une pendule, le tore de laurier, les masques de profil et la frise d’entrelacs. Il n’existe pas d’autre cartonnier de ce modèle, ni d’un modèle approchant, ce qui tend à lier directement l’œuvre conservée à cette représentation.
Toutefois, les différences sont nombreuses : sur le dessin, le serre-papiers présente douze cases sur quatre rangées ; le caisson du dessin ouvre à deux vantaux en façade et non par des vantaux latéraux, ce qui aurait été impossible, le meuble étant inséré entre des bibliothèques ; le positionnement de la frise d’entrelacs en bronze sur le dessin semble suggérer une terrasse, alors que sur le serre-papier, elle forme frise d'entablement ; enfin, on voit sur le dessin que le corps principal arrive à peu près à la hauteur du haut des pilastres (dont on sait qu’il était de 1,80 m), soit 20 à 30 cm de plus que le cartonnier du Mobilier national.
La transformation a dû être radicale et il se pourrait que seul subsiste le gradin avec la pendule, signée de Gilles II Martinot (1658-1726).
La bibliothèque est vendue en 1756 par le marchand-mercier Lazare Duvaux au collectionneur Ange-Laurent Lalive de Jully, sans le bureau ni le cartonnier qui avaient connu un sort différent (le bureau a sans doute été vendu le premier).
La transformation du cartonnier a sans doute eu pour but de rendre utilisable un meuble qui, sans la bibliothèque, était trop haut et dépourvu de décoration sur les angles antérieurs et les côtés. Cette transformation pourrait dater des années 1760-1770, comme le suggèrent les pilastres ioniques de goût néoclassique encadrant la partie médiane et les pilastres de marqueterie aux angles du caisson, dont le dessin est caractéristique d’Etienne Levasseur. Le corps principal du meuble, dont la construction est homogène, semble être un remplacement, créé de toutes pièces à cette époque.
Le cadran de la pendule est un remplacement du début du XIXe siècle. La trace du meuble se perd ensuite jusqu’au début du XXe siècle.
Inscription sur l’inventaire annexe du Mobilier national : « Serre-papier cartonnier de bureau style Boule Louis XIV, poirier noirci et bronzes, attribué à Levasseur ou Montigny » (registre M, p. 26, M 234).
Versement du ministère de la Guerre, hôtel de Brienne, 14 rue Saint-Dominique, Paris 7e arr., au Mobilier national, le 6 mars 1934 : « 1 serre-papier cartonnier de bureau, poirier noirci et bronze, style de Boule, époque de Louis XVI. Hauteur totale 2,12. Attribué à Levasseur ou Montigny » (registre d’inventaire des meubles garnis de tissu,
Prêt en 1957 au musée Jacquemart-André, à l’occasion de l’exposition « La peinture française sous Napoléon III » (prêt n° 34 du 23 juillet 1957).
Présenté du 12 mai au 30 septembre 2007 à la galerie des Gobelins, 42 avenue des Gobelins, Paris 13e arr., à l’occasion de la réouverture de la galerie (prêt du 21 mai 2007).
Présenté du 20 septembre au 7 février 2010 à la galerie des Gobelins à l’occasion de l’exposition « Collections de Louis XIV » (prêt du 17 septembre 2009).
Prêt du 7 février au 17 septembre 2014 à l’Espace Musées d’Aéroports de Paris, terminal 2E, aéroport de Paris-CDG, à l’occasion de l’exposition « De Le Brun à Calder. La création au Mobilier national, de Louis XIV à nos jours » (prêt n° 5 du 17 février 2014).
Prêt du 2 juillet 2016 au 7 janvier 2017 au château de Saché (Indre-et-Loire), à l’occasion de l’exposition « Balzac, architecte d’intérieurs » (prêt du 28 juin 2016).
- Bibliographie
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-Samoyault, 1979.
-Ronfort, 1986, p. 458-520.
-Furhing, 1992, vol. CXXXIV, n" 1071, p. 350-356.
-Augarde, 1996.
-Hughes, 1996, p. 546-553.
-Ronfort, 2005, n° 124.
-Les Fastes du pouvoir. Objets d'exception (collections du Mobilier national), Paris, 2007.
-Mobilier national, Manufactures nationales, Gobelins, Beauvais, Savonnerie, Connaissance des Arts, Hors-série n°320, 2007, p.55.
Paris, Galerie des Gobelins, 2009, h. cat.
Cat. exp. "André-Charles Boulle 1642-1732. Un nouveau style pour l'Europe", Frankfurt, 2009.
- Gautier (Jean-Jacques), Preiss (Nathalie),"Balzac, Architecte d'intérieurs" [exposition: Saché, 2016], p.234-235, cat.104.
Cat. vente : Robert de Balkany, rue de Varenne, Paris, Sotheby's, 20 septembre 2016, lot 23 (objet proche)
-Le Mobilier national, Connaissances des arts, Hors-série N° 966, avril-mai-juin 2022, p. 31
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