ORFEVRERIE Bénitier et goupillon

Numéro d’inventaire
GMLC-33-000
Auteurs
Pierre PARAUD, Sixte-Simon RION
Année de conception
1808
Style
Empire
Types
Vermeil, Précieux, Métal
Dimensions (L × l × h) mètres
0.210
Description
Bénitier en vermeil, par Pierre Paraud, Paris, vers 1808.

Seau en forme de vase Médicis. Pied circulaire lisse, orné d'un quart-de-rond de laurier. Culot très renflé, richement orné de feuilles d'acanthes et de roseaux. Le fut est lisse, et l'ouverture est ornée, sur le bord, d'une large frise de palmettes et de coquilles contenues dans des cartouches. L'anse, ornée de feuillages et d'une bague à fleurettes, est reliée au vase par deux palmettes ajourées, en acrotère, soudées sur le bord.

D'après les poinçons relevés sur le bénitier, celui-ci a été fabriqué au plus tard en 1809. Or, selon les mémoires conservés (AN, O²2), Paraud livre seulement deux bénitiers en vermeil à la Grande-Aumônerie entre 1808 et 1810. Le premier, livré le 7 juin 1808, appartient à une chapelle en vermeil destinée à Compiègne, comprenant "un bénitier et son goupillon ciselés en relief" facturé 150 fr. pour la façon, sans compter la matière, le contrôle et la dorure.
En août 1810, Paraud adresse à la Grande-Aumônerie un nouveau mémoire où figure "un bénitier ciselé et son goupillon pesant 1013 grammes", fourni à la Chapelle impériale (vraisemblablement celle des Tuileries) le 4 juillet 1810, et facturé 120 fr. pour la façon et 227,80 fr. pour la matière et le contrôle, soit 347 francs au total (le coût de la dorure est curieusement omis).
Il est difficile de reconnaître dans l'un ou l'autre de ces bénitiers celui qui nous occupe. En effet, ce modèle très riche, ciselé en relief sur le culot et orné d'une frise de coquilles et de palmettes, correspond à un bénitier livré par Cahier en l'an XIII (1805) pour la somme de 732 fr (GMLC 34). Une variante du même, portant le poinçon de la veuve Paraud (musée du Louvre, OA 10423, anc. Mob. nat., GMLC 35), a été rapproché par Anne Dion-Tenenbaum d'un mémoire de Bertrand-Paraud du 27 avril 1813 : le "bénitié (sic) très orné ciselé en relief et son goupillon le tout en argent vermeille (sic)" sont alors facturés 150 fr. pour la façon, 270,70 pour la matière (env. 1200 gr.) et le contrôle, et 207 fr. pour la dorure, soit 727 fr. au total. On peut supposer, d'après la différence de traitement que suggère l'écart de prix, que le bénitier livré pour Compiègne en 1808 était sensiblement plus travaillé que celui livré en 1810.
Par ailleurs, l'inventaire général des chapelles de 1819 nous apprend que, si la chapelle des Tuileries possédait alors trois bénitiers en vermeil, celle de Compiègne n'en avait aucun. Il est donc vraisemblable que le bénitier livré en 1808 soit finalement resté à Paris, et corresponde au n°15 de l'inv. de 1819. En effet, sous le n°14 est décrit le bénitier livré par Cahier en l'an XIII ("Un bénitier à anse, garni de son goupillon ; la partie supérieure ornée de feuilles et de coquille ; celle inférieure a des feuilles d'eau et roseaux ; le pied est garni d'un cordon de laurier". Celui-ci est prisé 650 fr.). Le n°15, entré en 1810 selon le même inventaire, est décrit comme "Un bénitier, à anse, avec son goupillon ; plus petit et orné de la même façon que le précédent, sous le n°14." Il est prisé 630 fr. Enfin, sous le n°16 est décrit un autre bénitier, entré en 1811, "de même dimension que le précédent n°15, mais uni et bruni sans aucun ornement.". Il est prisé 620 fr., et avait disparu lors du récolement conduit en 1828. Si l'on accepte un retard ou une erreur d'un an expliquant son entrée en 1811, le n°16 correspond probablement au bénitier livré par Paraud en 1810.

Le goupillon aujourd'hui associé au bénitier GMLC 33 porte le poinçon de l'orfèvre Sixte-Simon Rion et les poinçons de titre (Michel-Ange) et de garantie (Cérès) de Paris entre 1819 et 1838. Il est donc postérieur.

Historique
Provient de la chapelle des Tuileries
Au Garde-Meuble vers 1870
Dépôt du Mobilier national au musée des Arts décoratifs de Paris (1927-2010)
Bibliographie
Jean-Jacques Gautier, Nathalie Preiss, catalogue de l'exposition: "Balzac, Architecte d'intérieurs" Saché, 2016, p.237, cat. 108.