Soierie Première bordure pour portières et draperies en brocart argent et or

Numéro d’inventaire
GMMP 157
Auteurs
Camille Pernon
Année de conception
1802
Style
Directoire - Consulat
Types
Tissu précieux, Textile
Époque
Consulat (1799-1804)
Matières
Soie, Textile
Dimensions (h × l × L)
0 x 0,267 x 0,138 m
Acquisition
Achat
Description
Bordures pour portières et draperies. Brocart argent fond couleur or, à palmettes et rinceaux d'écossés, listel bleu sur un côté.
Historique
Première bordure pour portières et draperies destinée au Grand Salon de Joséphine Bonaparte au Palais de Saint-Cloud.
Afin d'encourager les manufactures de Lyon en l'an X (1802), le Premier Consul commande un ameublement complet pour le palais de Saint-Cloud à Camille Pernon. Duroc, alors gouverneur au Palais, fait savoir à Fontaine la nécessité de hâter les travaux qui restent à faire au niveau des peintures et des dorures, de manière à pouvoir bientôt y mettre les tentures et les meubles. Comme le prévoyait Duroc, les étoffes commandées furent livrées après l'installation du Palais et demeurèrent au Garde-Meuble en attente d'autres affectations. Ce brocart ne fut utilisé qu'en 1808 au Palais des Tuileries dans le Deuxième ou Grand Salon de l'Impératrice Joséphine. Dès juillet 1805, toutefois, l'emploi en avait été envisagé pour cette pièce ; par décret de l'Empereur du 11 Germinal an XIII (1er avril 1805), l'appartement de l'Impératrice au rez-de-chaussée du Palais des Tuileries avait été augmenté d'une antichambre et de deux salons. Une nouvelle décoration fut alors demandée. Calmelet, Administrateur du Mobilier Impérial, insista pour que le décor du Grand Salon, et notamment de la corniche, des portes et des lambris, soit mis en harmonie avec "la richesse de l'ameublement qui est d'une étoffe de Lyon, très riche de brocart bleu or et argent". Puis en 1808, Joséphine émet des voeux pour la conduite de la décoration du Salon et souhaite que ce soit le tapissier Boulard qui en soit chargé. Malgré son avis cependant (des étoffes en cramoisi ou nakarat), c'est bien le brocart argent fond bleu qui est utilisé. Le mobilier de ce salon est de Jacob-Desmalter. L'ensemble fut livré en 1809 aux Tuileries et y resta après la chute de l'Empereur Napoléon. Pour raisons d'étiquettes, le mobilier fut retiré sous la Restauration, vendu en 1826 et remplacé par trente ployants que le tapissier Flamand recouvrit de brocart argent fond bleu. Trois chaises couvertes de ce tissu sont conservées au Mobilier national aujourd'hui.
A propos de l'auteur
Camille Pernon (03 novembre 1753 - 03 décembre 1808)
En 1771, Camille Pernon fait ses débuts dans l'entreprise familiale fondée en 1680 par son arrière-grand-père. Grand fabriquant négociant de soieries, il est aussi reconnu comme ambassadeur de la Grande Fabrique auprès des pays européens. Il réalise des décors pour Marie-Antoinette et Louis XVI, mais aussi pour des puissantes cours en Europe. Il a collaboré avec François Grognard, Philippe La Salle, ou Joseph-Marie Jacquard qui fait ses premiers essais sur les métiers de la manufactures de Pernon.
A la fin du XVIIIe et au début du XIXe, Camille Pernon travaille avec des grands noms de la décoration, comme Jean-Démosthène Dugourc, Alexandre-Théodore Brongniart, Nanteuil, ou la maison Bouvard. Pernon devient le principal fournisseur des soieries du Consulat et du début de l'Empire, Napoléon le considère comme le "meilleur à Lyon". Il réalise notamment des ensembles pour Saint-Cloud.
Dès 1806, Pernon reçoit une grande commande de décors pour le futur palais de Versailles. Cependant, accusé de fabrication non-conforme, ce scandale l'oblige à se retirer en 1807. Il cède sa manufacture aux frères Grand.
Bibliographie
Dumonthier, Ernest (1863-19..) ; Masson, Frédéric (1847-1923), Étoffes d'ameublement de l’Époque napoléonienne, Paris : Charles Schlid, 1909., p.pl. 6
Coural (Jean), Gastinel-Coural (Chantal), Paris, Mobilier national. Soieries Empire, 1980, n°1, p. 39 à 43.