Soierie Brocart or rayé jonquille et bleu pour sièges destinés à la Chambre de Joséphine Bonaparte à Saint-Cloud

Numéro d’inventaire
GMMP 158/001
Auteurs
Camille Pernon
Année de conception
1804
Style
Directoire - Consulat
Types
Tissu précieux, Textile
Époque
19e siècle, 1er quart
Matières
Soie, Textile
Dimensions (h × l × L)
0 x 0,32 x 0,55 m
Description
Dépècement de siège. Section rectangulaire.Satin gros bleu fin broché filé frisé or, dessin de rinceaux en volutes attachant une couronne de fleurettes ornée au centre d'une étoile. Les motifs sont disposés en diagonale entre des grecques carrées formant jeu de fond.
Historique
Destiné à la Chambre de Joséphine Bonaparte au Palais de Saint-Cloud par ordre du Premier Consul et commandé par le général Duroc, gouverneur au Palais, à Camille Pernon en 1802.
Le brocart ne fut toutefois pas utilisé à Saint-Cloud mais en 1806, Camille Pernon demanda qu'il lui soit confié pour le présenter à l'exposition des Produits de l'Industrie française. En 1808, l'étoffe n'étant plus du goût de l'Impératrice, elle n'est pas employée non plus pour sa Chambre à coucher aux Tuileries et est finalement utilisé à Compiègne pour un ensemble confectionné par le tapissier Flamand dans l'appartement du prince souverain. La Chambre, après avoir été celle de Joséphine, devient celle du roi de Rome en 1811, puis en 1817 celle du comte d'Artois (futur Charles X). Le décor est demeuré inchangé jusqu'au Second Empire où il est remplacé par une soierie brochée. Les sièges rentrent donc au Garde-Meuble, ils appartiennent toujours au Mobilier national mais ont changé de garniture.
A propos de l'auteur
Camille Pernon (03 novembre 1753 - 03 décembre 1808)
En 1771, Camille Pernon fait ses débuts dans l'entreprise familiale fondée en 1680 par son arrière-grand-père. Grand fabriquant négociant de soieries, il est aussi reconnu comme ambassadeur de la Grande Fabrique auprès des pays européens. Il réalise des décors pour Marie-Antoinette et Louis XVI, mais aussi pour des puissantes cours en Europe. Il a collaboré avec François Grognard, Philippe La Salle, ou Joseph-Marie Jacquard qui fait ses premiers essais sur les métiers de la manufactures de Pernon.
A la fin du XVIIIe et au début du XIXe, Camille Pernon travaille avec des grands noms de la décoration, comme Jean-Démosthène Dugourc, Alexandre-Théodore Brongniart, Nanteuil, ou la maison Bouvard. Pernon devient le principal fournisseur des soieries du Consulat et du début de l'Empire, Napoléon le considère comme le "meilleur à Lyon". Il réalise notamment des ensembles pour Saint-Cloud.
Dès 1806, Pernon reçoit une grande commande de décors pour le futur palais de Versailles. Cependant, accusé de fabrication non-conforme, ce scandale l'oblige à se retirer en 1807. Il cède sa manufacture aux frères Grand.
Bibliographie
E. Dumonthier, Époque napoléonienne, pl. 16, n°1
J. et Ch. Coural, Soieries Empire, Paris, RMN, 1980, notice n°2, p. 43-49
cat. exp. 1810, la politique de l'amour, Napoléon 1er et Marie-Louise à Compiègne, 28 mars - 19 juillet 2010, musée national du Palais impérial de Compiègne