Soierie Bordure de tenture pour le cabinet de toilette de Joséphine Bonaparte au Palais de Saint-Cloud

Numéro d’inventaire
GMMP 163/001
Auteurs
Camille Pernon
Année de conception
1802
Style
Directoire - Consulat
Types
Tissu précieux, Textile
Époque
Consulat (1799-1804)
Matières
Soie, Textile
Dimensions (h × l × L)
0 x 0 x 0 m
Description
Elément de bordure de tenture. Brocart argent fond gris de lin, dessin à rinceau d'écosse et feuillage, listel bois de citron avec suite de rosaces.
Historique
Afin d'encourager les manufactures de Lyon en l'an X (1802), le Premier consul commande un ameublement complet pour le palais de Saint-Cloud à Camille Pernon (1753-1808), dont un meuble en brocart argent fond gris de lin, dessin à palmettes, étoiles et guirlande de lierre, pour le cabinet de toilette de Joséphine.
Duroc, alors gouverneur du palais, fait savoir à Fontaine la nécessité de hâter les travaux qui restent à faire concernant les peintures et les dorures, de manière à pouvoir bientôt y installer les tentures et les meubles. Comme le prévoyait Duroc, les étoffes commandées sont livrées après l'installation du couple consulaire au palais et demeurent au Garde-meuble en attente d'autres affectations.
Ce brocart est finalement utilisé en 1806 au palais des Tuileries dans le salon de musique de l'impératrice Joséphine, au rez-de-chaussée sur la cour. Le 11 septembre 1806, la majeure partie des étoffes ayant déjà été utilisée pour ce salon de musique, le Mobilier impérial adresse à Lyon une nouvelle commande.
En 1810, certaines étoffes pour écussons sont aussi confiées au tapissier Darac pour la confection de l'ameublement de la chambre à coucher de l'empereur Napoléon au Grand Trianon.
Sous la Restauration, le décor du salon de musique des Tuileries, devenu le salon du duc d'Angoulême (1775-1844), fils de Charles X, est encore en place, mais l'ensemble rentre au Garde-meuble en 1822 et est remplacé par un nouvel ameublement en damas bleu.
En 1909, à la suite de l'ouverture en 1905 du musée napoléonien, 83,80 mètres de moire provenant de dépècements sont envoyés au château de Malmaison pour la confection de la tenture murale et des rideaux de l'antichambre de l'appartement de l'impératrice Joséphine.
De nombreux éléments de cet ensemble sont conservés dans les collections du Mobilier national :
- GMMP 162 (écussons) ;
- GMMP 163 (bordure de tenture) ;
- GMMP 168 (bordure d'assise de siège) ;
- GMMP 169 (bordure de dossier de siège) ;
- GMMP 1856 (tenture).
A propos de l'auteur
Camille Pernon (03 novembre 1753 - 03 décembre 1808)
En 1771, Camille Pernon fait ses débuts dans l'entreprise familiale fondée en 1680 par son arrière-grand-père. Grand fabriquant négociant de soieries, il est aussi reconnu comme ambassadeur de la Grande Fabrique auprès des pays européens. Il réalise des décors pour Marie-Antoinette et Louis XVI, mais aussi pour des puissantes cours en Europe. Il a collaboré avec François Grognard, Philippe La Salle, ou Joseph-Marie Jacquard qui fait ses premiers essais sur les métiers de la manufactures de Pernon.
A la fin du XVIIIe et au début du XIXe, Camille Pernon travaille avec des grands noms de la décoration, comme Jean-Démosthène Dugourc, Alexandre-Théodore Brongniart, Nanteuil, ou la maison Bouvard. Pernon devient le principal fournisseur des soieries du Consulat et du début de l'Empire, Napoléon le considère comme le "meilleur à Lyon". Il réalise notamment des ensembles pour Saint-Cloud.
Dès 1806, Pernon reçoit une grande commande de décors pour le futur palais de Versailles. Cependant, accusé de fabrication non-conforme, ce scandale l'oblige à se retirer en 1807. Il cède sa manufacture aux frères Grand.
Bibliographie
Coural (Jean), Gastinel-Coural (Chantal), Paris, Mobilier national. Soieries Empire, 1980, n°143, p. 427-431