CHAISE Messidor

Numéro d’inventaire
GMT-16421-003
Auteurs
Gilbert POILLERAT, Jacques FILLACIER
Types
Chaise, Chaise, Siège
Types
Métal, Textile
Dimensions (L × l × h) mètres
0.370 × 0.970 × 0.370
Acquisition
1949-11-29 1
Description
Fer forgé.
Pieds gainés à section carrée à embases en métal doré, reliés par une barre d'entrejambeen X baguée à la jonction - Dossier de forme rectangulaire; renversé, surmonté d'un fretel en forme d'olive en métal doré - Fond et dossier à chassis mobiles couvertes en tapisserie de Beauvais - Fond rouge.
Tapisserie : "Messidor" d'après Fillacier.

Historique
D'un ensemble de douze sièges commandés à Gilbert Poillerat en 1949 et couverts de tapisseries de Beauvais d'après Jacques Fillacier, destinés à la salle à manger du pavillon de chasse de Marly, résidence alors affectée au président de la République.

Georges Fontaine, administrateur du Mobilier national, passe commande, le 29 novembre 1949, au ferronnier d’art Gilbert Poillerat d’un ensemble de douze chaises, d’une table de salle à manger, d’une console, d’un lustre et de deux appliques. Afin de compléter le décor, le Mobilier national acheta en mai 1951 deux autres appliques semblables.
Les chaises devaient recevoir des garnitures qui avaient été tissées à la manufacture de Beauvais entre 1946 et 1948 sur des cartons de Jacques Fillacier. Fontaine commanda également à Fillacier trois cartons de tapisseries pour habiller les murs de la pièce.
L’ensemble mobilier est mis en place au pavillon de chasse en 1951 puis retiré en 1955.

Les cartons des garnitures de ces sièges ont été réalisés en 1945 par Jacques Fillacier avant de savoir à quel type de siège ils seraient intégrés. Fillacier avait remis les cartons à l’administration du Mobilier national en suggérant de faire appel à des décorateurs comme Lucien Rollin, André Arbus ou Gilbert Poillerat pour concevoir leur dessin.
L’ensemble tissé a pour thème les moissons. Sur le dossier des chaises figurent des moissonneurs et moissonneuses entourés d’avoine, de blé ou d’orge.

Les sièges sont représentatifs de la grande diversité stylistique de l’œuvre de Poillerat qui fait ici preuve d’une grande sobriété. Leurs hauts dossiers et entretoises évoquent des modèles du XVIIe siècle. Ils présentent toutefois une silhouette plus légère, rendue possible notamment par l’emploi du fer forgé et non du bois.

Le Mobilier national possède plus d’un cinquantaines d’œuvres de Gilbert Poillerat dans ses collections, dont de nombreuses conçues en collaboration avec des décorateurs comme Jacques Adnet, André Arbus ou Lucien Rollin. Ce ferronnier d’art, formé d’abord à l’École Boulle puis dans la ferronnerie décorative auprès de son premier employeur Edgar Brandt est d’abord connu comme un excellent artisan. Entré en 1927 chez Baudet, Donon & Roussel, importante société métallurgique, il y prend la tête du département Arts décoratifs et commence à y signer des créations de son nom.
Parmi les importantes réalisations qui lui sont directement commandées par l’administration du Mobilier national on peut citer un certain nombre de tables basses.

Le Mobilier national possède une petite cinquantaine d’œuvres du peintre et décorateur Jacques Fillacier dans ses collections. Celui-ci fournit des cartons de tapisseries aux manufactures des Gobelins et de Beauvais. Théoricien de la couleur, il enseigna dans de nombreux établissements et se fit connaître également en tant que « coloriste-conseil », nouveau métier qu’il promut jusqu’à la fin de sa vie.
Il a été professeur de dessin aux manufactures nationales des Gobelins, de Beauvais et de la Savonnerie entre 1947 et 1958.
Bibliographie
- Le Mobilier national, les manufactures nationales des Gobelins, de Beauvais sous la IVe République, [Exposition, Beauvais, 1997], p. 116-117.
- "Elégance et modernité", [ exposition, Paris, Galerie des Gobelins, 2009].
- Federspiel (Emmanuelle), Remy (Gérald), Tortil (Jérémie), Le Chic! : arts décoratifs et mobilier français de 1930 à 1960. [exposition, Paris, Galerie des Gobelins, 12/10/2022-29/01/2023], Snoeck, Mobilier national, 2022, p. 237.