FAUTEUIL Fauteuil

Numéro d’inventaire
GMT-31037-002
Auteurs
Georges I JACOB
Style
Directoire
Types
Fauteuil, Siège, Fauteuil
Types
Acajou, Bois, Cuir, Cuir et skaï
Dimensions (L × l × h) mètres
0.630 × 1.020 × 0.630
Acquisition
1996-01-18 1
Description
Fauteuil en bois d'acajou et cuivre doré, estampillé "G. Iacob".
Pieds antérieurs tournés fuselés, avec double bague à l'extrémité inférieure et moulures complexes à l'extrémité supérieure. Pieds postérieurs en sabre.
Ceinture quadrangulaire à traverses rectilignes. Dés antérieurs saillants ornés sur les deux faces visibles d'appliques de cuivre doré en pointe de diamant.
Supports d'accotoir en forme d'animal chimérique, à tête de lion sur les dés antérieurs et queue de poisson remontant vers l'accotoir. Accotoirs droits sans manchette, avec une coquille sur la face supérieure ; raccord concave à fond creux avec palmette vers l'extrémité supérieure ; dans chaque écoinçon dégagé latéralement entre l'accotoir, le raccord et le montant du dossier, un motif floral.
Dossier ajouré avec, à mi-hauteur, une frise de palmettes et de tigettes alternées. Traverse supérieure large et débordante.
Assise et traverse supérieure du dossier garnies à épaisseur.

Garniture
1795 : étoffe de crin rayée.
1807 : gourgouran vert.
? : cuir fauve.

Historique
Fauteuil exécuté par Georges (I) Jacob (1739-1814), menuisier en sièges reçu maître à Paris en 1765.
La première mention certaine de ce siège date de 1795 et l'ensemble comprend alors dix fauteuils (dont quatre dans les collections du Mobilier national, GMT 30990 et GMT 31037/1 à 3) et dix chaises (dont six dans les collections du Mobilier national, GMT 31038/1 à 6). Il est envoyé du Garde-meuble de l'Assemblée nationale au Garde-meuble national, le 13 brumaire an IV (4 novembre 1795) : "dix fauteuils en bois acajou de grande forme, dossier à planche avec camées et traverse à culots et palmettes, les accotoirs en muffle de lion, les dits sièges couverts en étoffe de crin rayé" et "dix chaises en bois d'acajou de grande forme dossier à planche avec camets et lozange au milieu du dossier, lesdit sièges couverts en étoffes de crin rayée" (Arch. nat., O2 396, p. 341).
Pour Jean-Pierre Samoyault, la composition sans canapé et la garniture en tissu de crin laissent penser qu'il s'agit des sièges d'une salle de réunion, peut-être ceux de la salle d'un des comités de la Convention. Comme cet ensemble est envoyé en même temps que le bureau de Louis XV, aujourd'hui aux Archives nationales, qui avait figuré au Comité de salut public, celui-ci se révèle le meilleur candidat. Il pourait donc s'agir de la livraison par Jacob des "fournitures de meubles et de chaises aux Comité de salut public et de sûreté générale", en thermidor an II, dont le menuisier réclame une partie du paiement le 26 vendémiaire an III (17 octobre 1794).
D'après Yves Carlier, l'origine serait plus ancienne et, au vu de la qualité et de l'originalité des pièces, il pourrait s'agir du mobilier exécuté par Jacob pour le duc de Chartres et saisi sous la Révolution : "20 fauteuils et 24 chaises, aussi de bois d'acajou, dans le genre étrusque, avec sièges de crin noir" (Rapport des commissaires Boizot, Lemonnier et Desmarest sur les œuvres d'art et objets précieux trouvés dans la maison d'Egalité, ci-devant Palais Royal", Nouvelles Archives de l'Art français, troisième série, t. 18, 1902, p. 234).
Quoi qu'il en soit, l'ensemble est envoyé le lendemain, 14 brumaire an IV (5 novembre 1795) au palais du Luxembourg pour le service du Directoire exécutif.
Présent en 1800 dans le salon du consul Le Brun, au palais des Tuileries, pavillon de Flore. Le canapé GMT 31036 est commandé à cette date pour compléter l'ensemble (Arch. nat., F13 279).
Présent en 1807, avec cinq autres fauteuils, dix chaises de cet ensemble et le canapé, tous couverts en gourgouran verts, chez l'architrésorier Lebrun, à l'hôtel de Noailles.
Renvoyé au Garde-meuble le 21 ou le 31 août 1807 : "174. Six fauteuils bois idem couverts id." (Arch. nat., O2 605, entrée du 31 août 1807 ?, par Laflotte, intendant de l'architrésorier).
Envoyé en septembre 1807 au château de Fontainebleau : en 1807, corridor de l'aile neuve, appartement n° 13, chambre : "Huit fauteuils" (inventaire de 1807, t. 1, p. 333) ; en 1810, aile neuve, appartement n° 13 (corridor François 1er), chambre : "6504. Huit fauteuils" ; en 1817, aile neuve, appartement n° 13 (corridor François 1er), chambre : "6504. Huit fauteuils bois et étoffes idem au canapé" ; en 1832, aile neuve, appartement n° 143 (corridor François 1er), salon : "5788. Huit fauteuils en bois et étoffe id." ; en 1855, cour des Princes; rez-de-chaussée, n° 8, deuxième salon : "2510. Huit fauteuils, bois idem, dossier à planche avec galerie sculptée à jour, garnis et couverts idem".
Sortie de Fontainebleau en 1869 ou 1882 (cinq fauteuils feuille n° 13, 1869 ; trois fauteuils feuille n° 2, 1882). La trace se perd ensuite.
D'un ensemble de trois fauteuils versé par la préfecture de la région Midi-Pyrénées, à Toulouse, au Mobilier national, le 18 janvier 1996 : "3 fauteuils couverts en cuir fauve, acajou, modèle à l'Antique, fin XVIIIe siècle" (inventaire des meubles garnis de tissu, vol. 13, p. 46, GMT 31037).
Bibliographie
- Lefuel (Hector), Georges Jacob. Ebéniste du XVIIIe siècle, Paris, Albert Morancé, 1923, p. 358 et p. 368-369
- Ledoux-Lebard (Denise), "The Refurnishing of the Tuileries under the Consulate", Apollo, sept. 1964, p.199-205
- Ledoux-Lebard (Denise), Le Mobilier français du XIXe siècle, 1989, p. 284, 288, 289, 292
- Samoyault (Jean-Pierre) dir., A travers les collections du Mobilier national (cat. exp. Beauvais, Galerie nationale de la tapisserie, 2000), Paris, CNAP/Mobilier national, 2000, p. 97-98
- Gautier (Jean-Jacques) dir., Sièges en société. Histoire du siège du Roi-Soleil à Marianne (cat. exp. Paris, Galerie des Gobelins, 25 avril-24 septembre 2017), Paris, Mobilier national, Montreuil, Gourcuff Gradenigo, 2017, p. 182
- Sarmant (Thierry) (dir.). Palais disparus de Napoléon : Tuileries, Saint-Cloud, Meudon. (cat. exp. Paris, Galerie des Gobelins, 15 septembre 2021 au 15 janvier 2022), Paris, In fine, 2021, p. 276