- Description
-
Bois doré et sculpté. Pieds antérieurs formant supports d'accotoirs de section rectangulaire chantournée en double poire. Dés séparant la base carrée à moulures, le sommet mouluré à doucine pour recevoir l'accotoir sculpté fond creux en façade s'enroulant en volutes prolongées par culot à feuilles. Pieds postérieurs sabre à doucine intérieure et fond creux côté. Ceinture à fonc creux. Devanture converse ornée d'une rosace centrale et deux branches de laurier. Accotoirs tournés façade concave à rosace, raccord en lotus à deux rouleaux. Montants du dossier dégagé en doucine large à la base, à fond creux sur les côtés, terminés en crosses à rosace centrale, face à quatre plate-bandes. Traverse inférieure en retrait à deux godrons. Traverse supérieure arrondie à godrons. Siège et manchette à épaisseur. Dossier à pelote plus épaisse vers le haut. Velours de laine plumetis, fond rouge, pois rouge et or. Lampas fond gros de Tours bleu.
- Historique
-
Fauteuil exécuté par la société « Jacob-Desmalter et Cie », association de François-Honoré-Georges Jacob, dit Jacob-Desmalter (1770-1841), et de son père Georges (I) Jacob (1739-1814), menuisiers-ébénistes, active de 1803 à 1813.
Livré en décembre 1808 pour le palais des Tuileries et placé, dans une suite de six, dans le premier salon de l'empereur, dit salon des Aides de camp.
De février 1800 à janvier 1814, puis pendant les Cent-Jours, Napoléon occupe aux Tuileries les pièces du premier étage du palais du côte du jardin, entre le pavillon central et le pavillon de Flore. D'abord meublé essentiellement en ancien, l'appartement est rénové à la demande de l'empereur en 1808. Un programme de remeublement est établi par le secrétaire du Garde-meuble, Nanteuil, et sans doute l'inspecteur Brongniart. Les sièges sont confiés au tapissier Andry qui sous-traite les bois à Jacob-Desmalter, hormis ceux des pliants qui lui sont fournis par le Garde-meuble, achète les étoffes de Lyon chez Bissardon, Bony et Cie, les bordures chez Grand Frères et exécute le travail de tapisserie.
L'ensemble mobilier du premier salon comprend deux canapés, six fauteuils, douze chaises, deux tabourets de pied et un écran de cheminée. La présence de ce fauteuil au palais des Tuileries est attestée sous l'Empire ainsi que sous Louis XVIII par des marques au fer. Retourné au Garde-meuble en 1819, dans la suite de six.
Envoyé en 1820, dans la même suite, au palais de Saint-Cloud, dans la chambre provisoire du comte d'Artois, jusqu'alors salon des Princes. Décrit en 1824 dans la même pièce devenue la chambre de représentation de Louis XVIII (AN, AJ/19/300, f° 25 v°, n° 129) - l'ensemble mobilier comprend deux canapés (n° 128), six fauteuils (n° 129), douze chaises (n° 130), deux tabourets de pied (n° 131), un paravent (n° 132) et un écran de cheminée (n° 133) ; en 1828, dans la même pièce appelée le deuxième salon ou salon des jeux (AN, AJ/19/306, f° 195 v°, n° 1304) - l'ensemble mobilier comprend deux canapés (n° 1303), six fauteuils (n° 1304), douze chaises (n° 1305), deux tabourets de pied (n° 1306), trente-neuf chaises gondoles (n° 1311 et 1312), un écran de cheminée (n° 1313) et un paravent (n° 1315) ; en 1833, dans la même encore appelée le salon de famille (AN, AJ/19/318, f° 40, n° 204) - l'ensemble mobilier comprend deux canapés (n° 203), six fauteuils (n° 204), douze chaises (n° 205), deux tabourets de pied (n° 206), un écran de cheminée (n° 207), un paravent (n° 208) et vingt-huit chaises gondoles (n° 215).
Rentré au Garde-meuble en 1839, et renvoyé, avec une couverture en tapisserie, au palais de Saint-Cloud (STC 16935 ?). Décrit en 1843 dans le salon de famille ou de réunion (AN, AJ/19/326, f° 46 v°, n° 172) - l'ensemble mobilier comprend deux canapés (n° 171), six fauteuils (n° 172), douze chaises (n° 173), deux tabourets de pied (n° 174), un écran de cheminée (n° 175), deux grands fauteuils (n° 176) et douze chaises légères (n° 177) ; en 1855, dans la même pièce (AN, AJ/19/1155, f° 40 v°, n° 176) - l'ensemble mobilier comprend deux canapés (n° 175), six fauteuils (n° 176), douze chaises (n° 177), deux tabourets de pied (n° 178), dix chaises légères (n° 179), un écran de cheminée (n° 180), deux grands fauteuils (n° 181) et deux fauteuils commodes (n° 182). Retourné au Garde-meuble en 1869, dans un ensemble composé des deux canapés, des six fauteuils, des douze chaises, des deux tabourets de pied et de l'écran de cheminée (Arch. Mob. nat., M243, f° 251 v°, n° 43706).
Dépecé en 1870 (Arch. Mob. nat., M44, , f° 11 v°, n° 34836) et laissé sans garniture - l'ensemble dépecé comprend les deux canapés (n° 34835), les six fauteuils (n° 34836), les douze chaises (n° 34837), les deux tabourets de pied (n° 34838) et l'écran de cheminée (n° 34839).
Inscrit à l'inventaire du Mobilier national en 1894, dans un ensemble présent en réserve comprenant les deux canapés, les six fauteuils et les deux tabourets de pied, (Arch. Mob. nat., MM6427, f° 160 v°, n° 1534 ; id., M69, f° 183 v°, n° 1534).
Inscrit une seconde fois à l'inventaire du Mobilier national, le 29 juin 1922, dans la suite de six, après confection d'une nouvelle garniture (Arch. Mob. nat., MM6440, f° 208 v°, n° 8532 ; id., M96, f° 58 v°, n° 8532).
Inscrit à l'inventaire annexe du Mobilier national, en juin 1938, dans une paire présente au ministère des Affaires étrangères, 37 quai d'Orsay, Paris 7e arr. (Arch. Mob. nat., MM6471, f° 165 v°, n° 1181).
Déposé de 1950, ou avant, à 1957, à l'assemblée de l'Union française, à Versailles.
Déposé de 1966 à 1971 au palais de l'Élysée, dans le salon de l'Hémicycle, au rez-de-chaussée.
Déposé en 1977 au ministère des Affaires culturelles, 3 rue de Valois, Paris 1er arr., dans le bureau du ministre.
De l'ameublement du premier salon de l'empereur aux Tuileries, en 1808, on connait les vingt-deux sièges, tous conservés dans les collections du Mobilier national : les deux canapés (GMT 8531/1 et 2), les six fauteuils (GMT 8532/1 à 6), les douze chaises (GMT 1311/1 à 12) et les deux tabourets de pied (GME 1534/1 et 2).
Couverture :
1824 : canetillé bleu à rosaces brochées or fin, bordure brocart à palmettes et rosettes, clous dorés.
1828 : id.
1833 : id.
1843 : tapisserie de Beauvais fond brun, médaillons oiseaux et couronnes de fleurs, clous dorés sur crête à dents, or faux.
1855 : id.
1869 : id.
1870 : tapisserie de Beauvais, fond brun, dessin médaillon à oiseaux et couronnes de fleurs.
1894 : sans garniture.
-
A propos de
l'auteur
-
Jacob-Desmalter (1803-1813)
JACOB père et fils : Georges I et François-Honoré, entre 1803 et 1813 (est. "Jacob D. / R. Meslée" )
- Bibliographie
-
Jean-Denis Serena ; Aurélia Rostaing ; Bernard Chevallier, Saint-Cloud, le palais retrouvé, [Paris] : Swan éd. : Éd. du Patrimoine-Centre des monuments nationaux, DL 2013., p.127
Thierry Sarmant, Palais disparus de Napoléon : Tuileries, Saint-Cloud, Meudon : [Exposition, Paris, Galerie des Gobelins, 15 septembre 2021 au 15 janvier 2022], Paris : In fine, 2021., p.159
DUMONTHIER (E.). La collection des bois de sièges du Mobilier national, t.1.
Renaud Serrette, "Le lit de Napoléon et de Louis XVIII à Saint-Cloud retrouvé", Lits historiques. Première anthologie des lits européens du XVe au XIXe siècles, In Situ, Revue des Patrimoines, 2019-40, note 38.