- Numéro d’inventaire
- GMTT 176
- Auteurs
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Raffaello Sanzio dit Raphaël, Louis Boullogne (de) dit Boullogne le Jeune ou Boullogne fils
- Style
- Renaissance
- Types
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Tapisserie, Tapisserie, Textile
- Époque
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Louis XIV (1643-1715)
- Matières
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Fils d’or et d’argent, Textile, Laine, Soie
- Manufacture et atelier
- Manufacture des Gobelins
- Dimensions (h × l × L)
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5 x 9,05 x 0 m
- Acquisition
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1899-05-25
- Description
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L'École d'Athènes
de la tenture des Chambres du Vatican
d'après les compositions de Raphaël et de son atelier
manufacture des Gobelins
2ème tenture à or, de haute lisse, atelier de Jean Lefebvre
commencé vers 1683 ; achevé en 1688
Carton de Boulogne le Cadet (Louis II de Boulogne)
Raphaël a illustré la recherche rationnelle de la vérité en rassemblant dans un édifice aux proportions grandioses cinquante philosophes et sages de l’Antiquité.
Encadrement par un terme-femme de chaque côté.
Cette tapisserie prend pour modèle l’École d’Athènes, célèbre fresque du peintre Raphaël qui orne la Chambre de la Signature au Palais du Vatican. Au travers de la représentation des plus illustres penseurs antiques, Raphaël symbolise la recherche de la vérité. Les protagonistes s’organisent en plusieurs groupes qui figurent les différents arts grecs : la philosophie, la grammaire, l’arithmétique, la musique, la géométrie et l’astronomie. Les deux personnages centraux sont Aristote et Platon, le doigt levé, à qui le peintre a donné les traits de Léonard de Vinci. À leurs pieds se trouve Diogène le Cynique. En haut des marches, à gauche, on peut voir Socrate en pleine conversation avec son auditoire. Au premier plan, à gauche, Pythagore annote un livre tandis qu’Héraclite, sous les traits de Michel-Ange, est accoudé à un bloc de pierre. À droite, Euclide penché sur un compas est représenté entouré de ses étudiants. Le visage du mathématicien n’est autre que celui de Bramante, l’architecte de la basilique Saint-Pierre de Rome.
La fascination pour l’art de Raphaël se développe très tôt en France. Les collections de François Ier, peintes ou tissées, la reflètent déjà. La copie devient au XVIIe siècle, le moyen le plus efficace pour la Couronne française de s’approprier les œuvres de Raphaël, devenues modèles universels, exemples à suivre et à imiter pour l’Académie royale de peinture et de sculpture. La tapisserie apparaît alors comme le medium le plus à même de réaliser cette appropriation : elle permet de respecter les dimensions originales et dans une certaine mesure les couleurs du décor ; son caractère précieux dû notamment à ses matériaux mais aussi au défi que représente sa réalisation prend l’avantage sur la fresque ; enfin, elle rend mobile un décor immeuble. Raphaël peut être convoqué dans toutes les demeures du roi, lors de grands événements – notamment lors du Sacre du roi dans la cathédrale de Reims -, ou encore devenir l’objet des libéralités du souverain, les tapisseries des Gobelins d’après Raphaël pouvant servir de cadeaux diplomatiques.
C’est dans ce contexte que fut envisagé, en 1683, un nouveau projet de tenture, d’abord par le ministre Colbert puis par son successeur, Louvois, pour la manufacture des Gobelins (Bertrand, 2015, p. 20). Pour la première fois, les lissiers devaient prendre pour modèle, non pas des compositions faites expressément pour la tapisserie, mais un décor à fresque, plus précisément, les peintures réalisées, à partir de 1508, par Raphaël et son atelier dans les appartements privés du pape Jules II au Vatican. Dix des fresques furent copiées sur place puis les peintures envoyées aux Gobelins. Huit d’entre elles furent traduites en tapisserie : la Bataille de Constantin, la Vision de Constantin, l’École d’Athènes, La Messe de Bolsène, Attila chassé de Rome, Le Parnasse, Héliodore chassé du Temple et l’Incendie du Bourg. Entre 1683 et 1794, la tenture des Chambres du Vatican connut neuf éditions, toutes en haute lisse, ce qui témoigne de son succès.
Tapisserie installée dans la salle des séances de la Chambre des députés au Palais-Bourbon en 1879, à l'occasion du retour des Chambres de Versailles à Paris. Demeurée en place de 1879 à 2017, elle est rentrée au Mobilier national pour restauration en 2017 et a été réinstallée à l'Assemblée nationale en août 2020.
(fiche nettoyée le 10/07/2025 - compléter)
- Historique
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Inventoriée entre 1895 et 1899 en magasin au Mobilier national (Arch. Mob. nat., M101 et M103).
Déposée en 1879 dans la salle des séances de la Chambre des députés. Classée au titre des Monuments historiques le 20 janvier 1923, avec quarante et une autres pièces des différents tissages de la tenture des Chambres du Vatican, d'après Raphaël (GMTT 173 à 182) (PM75002424). Restée depuis à l'Assemblée nationale.
- Bibliographie
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- Fenaille II - p. 202
- Vittet (Jean) et Brejon de Lavergnée (Arnauld), La Collection de tapisseries de Louis XIV, Dijon, 2010, p. 256.
- Lucquet Laforgue (Morgane). Raffaello : e i Gobelins : un itinararia nelle collezioni del Mobilier national in Cerboni Baiardi (Anna), Forti Grazzini (Nello). Sul filo di Raffaello : impressa e fortuna nell'arte dell'arazzo. Cinisello Balsamo : SilvanaEditoriale, 2021. p. 135-167. (fig. 40).