- Description
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Saint-Louis médiateur entre le roi d'Angleterre et les Barons anglais (23/01/1264)
Tissage du 01.08.1820 au 17.04.1822 et du 14.08.1822 au 13.12.1826
Historique : Haute lisse - atelier Laforest père - Chef de pièce Harlaud père
En 1264, de guerre lasse, Henri III et les barons anglais se rendent à Amiens pour s’en remettre au jugement de saint Louis.
Cette tapisserie s'inscrit dans un un plus vaste ameublement décidé au retour de la Monarchie : la salle du trône des Tuileries habitée encore récemment par l’Empire, un nouveau mobilier, un tapis (confié à Dugourc), et la commande de neuf tapisseries historiques ou allégoriques adéquates pour orner les murs : saint Louis reçoit à Ptolémaïs les envoyés du Vieux de la Montagne (1251), notre scène (1264), François Ier refuse l'offre des Gantois de se soumettre à son autorité (1539), François Ier pardonne aux Rochelais révoltés (1543), Henri IV préside l’assemblée des notables à Rouen (1596), Henr IV présente Crillon à sa cour, le tout accompagné de trois allégories : Chevalier français au XIIIe siècle, Soldat croisé (pour les entre-fenêtre) et La France (en portière).
Le peintre Gros, ayant décliné l’offre, on choisit en 1818 un élève de David, Georges Rouget, qui s’est distingué au salon de 1817 avec sa Mort de saint Louis. Il doit livrer sous un an les compositions de Saint Louis. Le premier tableau reçoit une critique un peu fraiche au salon de 1819. Le comte de Forbin, directeur du Louvre, le qualifie d’« ouvrage d’une médiocrité désespérante […] la faiblesse de cet ouvrage se fait encore moins sentir par des défauts choquants que par l’absence de toute beauté ».
Notre composition est présentée au salon de 1822 . Les critiques observent des compostions semblables d’un modèle à l’autre de Rouget, les mêmes coloris et une uniformité attribuée au but, un ensemble cohérent à tisser . La commission se réunissant à la manufacture pour examiner les modèles et la possibilité de les tisser note aussi un choix heureux de tons dans les draperies, mais regrette l’aspect gris et froid des couleurs, des carnations trop pâles et manquant de variété, le vague de l’exécution rendant la traduction en tapisserie précaire. Le chef de la teinture Chevreul se rappelle en 1854 les difficultés rencontrées pour fournir les couleurs de ces tissages « les chairs de Rubens sont fraiches et non violâtres et rabattues comme celles de tableaux de Rouget ».
La tapisserie est tissée entre 1820 et 1826. En 1826, sept des tapisseries finies sont présentées à l’exposition des produits des manufactures au Louvre, et soulèvent des critiques. La tenture n’est donc pas mise en place aux Tuileries ; elle est envoyée sous Louis-Philippe à Fontainebleau pour orner le salon dit de François Ier jusqu’au Second Empire . Quant au modèle, rendu au Garde-meuble en 1827 , il est exposé à partir de Louis-Philippe dans le musée qu’il crée à Versailles.
- Bibliographie
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Charles Paul Landon, Salon de 1822 : Recueil de morceaux choisis parmi les ouvrages de peinture et de sculpture exposés au Louvre le 24 avril 1822, Au Bureau des Annales du Musée, 1822 [https://books.google.fr/books?id=FI5ZAAAAYAAJ&lpg=]
Galeries historiques du palais de Versailles, 1839, Vol. 10, t. I, , Musée national de Versailles-Imprimerie Royale, p. 100
Fenaille - Tome V - p. 98.
Guiffrey, « Les tapisseries du garde-meuble », Inventaire général des richesses d’art de la France, Paris, Monuments civils, t. IV, Paris, 1913, p. 150.
Compin et Coquebert, Catalogue sommaire .
Gautier (J-J), Sièges en société, Histoire du siège du Roi-Soleil à Marianne, Paris, 2017, plaquette expo, p.32-33, fig.27.
Gautier (Jean-Jacques), Sièges en société, Histoire du siège du Roi-Soleil à Marianne, Paris, 2017, cat expo, détails fin de l'ouvrage
Cat. exp. Fontainebleau, Louis Philippe à Fontainebleau, 2018 (notice d'Hélène Cavalié).