TAPISSERIE DE LICE Composition n° 1 Femme au miroir

Numéro d’inventaire
GOB-1135-000
Auteurs
Joan MIRO
Année de conception
1966
Style
Années 1960
Types
Tapisserie, Tapisserie, Textile
Types
Laine, Textile
Manufacture et atelier
Manufacture des Gobelins
Dimensions (L × l × h) mètres
4.550 × 3.060
Acquisition
1966-06-10
Description
Laine, teinture synthétique . Liciers : Mme. Miguet, Mrs. Boileau et Lagrange.
Sur un fond bleu se détache une figure stylisée très colorée à côté d'un losange noir à cercle rouge - Large bordure noire composée de motifs stylisés allongés bleus, blancs, rouges et verts.
Modèle : Carton GBA 5 don de la Galerie Maegh en 1965
Tissage : 19/01/1966 au 10/06/1966

Historique :
De l'œuvre textile de Miró, on retient, en général, sa collaboration avec le lissier catalan Joseph Rojo. Les relations de l'artiste avec les manufactures nationales qui, à partir de 1966, tissent plusieurs de ses œuvres, se situent davantage dans la lignée de l'expérience tentée trente ans auparavant avec Marie Cuttoli. Comme Matisse, Picasso, Braque ou Léger, Miró est sollicité en 1934 par la célèbre collectionneuse. Elle fait exécuter à Aubusson deux de ses projets, ainsi que des tapisseries de sièges. Alors que Miró donne de véritables modèles, il décide en 1965 de choisir parmi ses œuvres déjà réalisées, celles qu'il juge les plus aptes à une transcription tissée.

Le choix de Femme au miroir est révélateur : comme La Femme au luth de Matisse ou Les Femmes à leur toilette de Picasso, la lithographie de Miró, par son titre même, évoque l'image traditionnelle de la tapisserie médiévale, telle que l'illustre, par exemple, La Dame à la licorne. La composition également, avec son large encadrement noir très orné, rappelle les bordures décoratives des tapisseries anciennes.

Cependant le sujet n’est pas traité de façon conventionnelle : l’artiste exploite un univers ludique à travers de formes simplifiées. On retrouve, dans Femme au miroir, la palette volontairement restreinte que Miró adopte à partir des années 1950 avec ses six couleurs habituelles, qui s'imbriquent « en damier », procédé très efficace qu'il emploie volontiers dans les grandes compositions murales comme celles qu'il exécute en 1957 pour l'UNESCO à Paris : les tons de rouge, vert, jaune, bleu, blanc et noir sont simplement tissés en aplat.
Bibliographie
- Papin-Drastik (Ivonne), Massé-Bersani (Marie-Hélène), Tisser la couleur, Tapisseries de Calder, Delaunay, Miro..., Cat. Expo, Paris, 2015, p.58-59
- Collectif, Die Fäden der Moderne, Hirmer, Munchen, 2019, 216 p., kat. 28.
- Le Chevalier (Yann).Tapisserie 1940-1970 : [exposition, Carcassonne, Musée des Beaux-Arts, 17 décembre2021-19 mars 2022], Canens : In extenso, 2022, p.73.
- Federspiel (Emmanuelle), Remy (Gérald), Tortil (Jérémie), Le Chic! : arts décoratifs et mobilier français de 1930 à 1960. [exposition, Paris, Galerie des Gobelins, 12/10/2022-29/01/2023], Snoeck, Mobilier national, 2022, p. 261.