- Description
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Huile sur toile
1751-1753
Partie centrale de la console d'ornement qui, dans la tenture de Don Quichotte, soutient le faux-cadre du sujet historié.
Dans un cartouche, sous un mufle de lion encadré par deux têtes de bélier, la figure d’un guerrier se détache sur un fond bleu.
Historique :
Fragments du cinquième alentour de la tenture de l’Histoire Don Quichotte. Ce modèle fut utilisé pour les cinquième, sixième et neuvième tissages de la tenture sur fond jaune, ainsi que pour les septième et huitième tissages sur fond cramoisi (Standen, 1985, note 10 p. 375).
L’alentour copie celui de la deuxième tenture de l’Histoire de Don Quichotte, commandée à titre personnel par le duc d’Antin (1721-1722), dont Charles-Antoine Coypel, Claude III Audran, Jean-Baptiste Blain de Fontenay et François Desportes avaient livré les modèles. Fenaille en donne la description suivante : « [l’alentour] se composait, pour les grandes pièces, d'un tableau encadré surmonté d'un paon et de deux Amours, entouré de guirlandes de fleurs et placé au-dessus de deux groupes d'accessoires d'armures, de drapeaux, de fleurs, de livres, d'où sortent, à droite, plusieurs moutons et, à gauche, un ou deux chiens. De chaque côté du tableau, sur le fond d'ornements jaunes ton sur ton, un médaillon avec tête de chevalier est suspendu à la bordure du haut et encadré de guirlandes de fleurs dans lesquelles un singe est accroché à gauche à un autre singe, à droite, tient une lance qu'il dirige sur les moutons. Au-dessous du tableau, un bouclier porte la figure d'un guerrier en marche, et, plus bas, au-dessus de la bordure, l'inscription du sujet du tableau est placée au milieu d'une console d'ornement. Une bordure avec ornements quadrillés jaunes sur fond bleu porte aux angles un ornement ou un chiffre. Une agrafe est placée au milieu des montants et une grecque occupe le milieu de la bordure inférieure » (Fenaille, III, 1904, p. 195).
Les cartons du cinquième alentour furent confiés en 1751 au peintre Jean Valade, qui les exécuta sous le contrôle Charles-Antoine Coypel ; payés 2500 livres en 1752 (Archives nationales, O/1/2541, cité par Fenaille, III, 1904, p. 177), les modèles furent portés à l’atelier de haute lisse de Michel Audran pour leur transcription en tapisserie. Afin de permettre le tissage simultané d’une seconde tenture dans l’atelier de Cozette, Le Maire le Cadet exécuta une copie du carton de Vallade en 1753, payée la somme 600 livres (Fenaille, III, 1904, p. 219).
Les cartons furent dès leur création découpés en bandes afin d’être utilisés sur plusieurs métiers.
Les modifications opérées par Valade pour le cinquième alentour sont minimes et portent essentiellement sur la suppression de deux Amours, disposés sur le cadre du tableau dans le deuxième alentour.
Œuvres en rapport :
- Cartons : GOB 183/1 à GOB 183/19, GOB 184/1 à GOB 184/6
- Tissages : GMTT-1305-000
- Bibliographie
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- Fenaille (Maurice), État général des tapisseries de la Manufacture des Gobelins depuis son origine jusqu’à nos jours, III, 1904, p. 174-177, p. 219.
- Standen (Edith), European Post-Medieval Tapestries and Related Hangings in The Metropolitain Museum of Art, I, 1985, p. 372, note 10 p. 375.
- Vittet (Jean), Les Gobelins au siècle des Lumières. Un âge d’or de la manufacture royale (cat. exp.), 2014, p. 78.