- Description
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Huile sur toile
Vers 1770-1775
3,45 x 4,10 m (dimensions totales)
En 1770, la manufacture des Gobelins commanda au peintre de fleurs et d’ornement Louis Tessier quatre nouveaux alentours pour les Tentures des Métamorphoses d’après François Boucher afin de renouveler ceux initialement conçus par Maurice Jacques (1712-1784).
Tessier conçut quatre cartons de même hauteur mais de largeur différente, découpés en trois, cinq ou sept lés pour faciliter le travail des liciers.
Les compositions répondent à un principe identique. Au centre, un cordon rouge retient un faux encadrement de bois doré. À la suspension de ce médaillon fait écho celle d’un panier chargé de fruits d’automnes – pommes, poires, raisins – et, surtout, celle des riches guirlandes de fleurs savamment retenues par des rubans à des patères et se déployant dans un élégante symétrie. Le fond jaune imitant le damas se substitue à celui rose vif des précédents tissages.
Les compositions centrales ne correspondent pas à celles de Boucher, tissées à part puis « rentrayée[s] dans l’alentour » (Daniel Alcouffe, Musée du Louvre, nouvelles acquisitions du département des objets d'art (1985-1989), Paris, RMN, 1990, p. 133).
Les alentours de Tessier révèlent une inflexion du goût vers des formes assagies : la profusion des détails, les trophées rocaille et les cartouches chantournés imaginés par Maurice Jacques cèdent ici le pas à une rigueur toute néoclassique, particulièrement visible dans la mouluration, très sobre, du médaillon central.
Aucun des quatre alentours de Tessier ne semble finalement avoir été utilisé pour les Tentures de Boucher. Ils furent toutefois réemployés, à partir de 1778, pour les nouveaux tissages de la tenture de Don Quichotte (Daniel Alcouffe, Musée du Louvre, nouvelles acquisitions du département des objets d'art (1985-1989), Paris, RMN, 1990, p. 133). Outre le recours au fond de damas jaune, la comparaison des tapisseries et des cartons (Musée du Louvre, OA 8131 à OA 8136 ter) révèle l’emprunt de nombreux motifs : cordon rouge retenant le médaillon central, faux boutons de bronze servant à la suspension des fleurs, rubans rayés blanc et rose…
L’œuvre a été restaurée en 2013 à l’occasion de l’exposition Les Gobelins au siècle des Lumières.
Œuvres en rapport :
1er alentour : GOB-187-001, GOB-187-002, GOB-187-003, GOB-187-004, GOB-187-005, GOB-187-006, GOB-187-007
2e alentour : GOB-185-001, GOB-185-002, GOB-185-003, GOB-185-004, GOB-185-005
3e alentour : GOB-186-001, GOB-186-002, GOB-186-003
4e alentour : GOB-186-007, GOB-186-008
- Bibliographie
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- Guiffrey (Jules), Les Modèles et le musée des Gobelins, I, s.d., pl. 29-30.
- Fenaille (Maurice), État général des tapisseries de la manufacture des Gobelins depuis son origine jusqu’à nos jours, t. IV, 1907, p. 261.
- Vittet (Jean), Les Gobelins au siècle des Lumières. Un âge d'or de la manufacture royale (cat. exp.), 2014, p. 229, ill. p. 246-247.