- Description
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Huile sur toile montée sur châssis. 1881
Signature en bas : PV G. Le G de « Galland » est peint avec un trait en bas de la lettre qui descend plus que d’ordinaire, évoquant ainsi la broche insérée dans le G du sigle de la manufacture des Gobelins. Peut-être que la lettre a été retouchée ultérieurement.
Sur un fond bleu nuit se détache la figure de Saint Jean-Baptiste représenté en jeune adolescent aux cheveux longs, les épaules de trois quart profil et le visage presque de face. Il est auréolé d’un nimbe doré plein et reconnaissable à ses attributs : la tunique en peau de bête et sa croix longue aux bras courts (allusion au bâton de berger et au martyre de son cousin, Jésus-Christ), sur laquelle est enroulée un phylactère.
Historique
Modèle peint destiné à l'apprentissage du tissage par les élèves de deuxième année de l'école de tapisserie des Gobelins.
Pierre-Victor Galland a exécuté entre 1880 et 1883 plus d’une trentaine de modèles susceptibles d’être copiés en tapisserie par les élèves. Des fruits, des plantes, des ornements décoratifs, des draperies, des modèles anatomiques (pieds, jambes, bras, mains), des têtes d’expression ou des personnages bibliques ou mythologiques identifiables grâce à leurs attributs. Les figures humaines et en particulier les visages étaient depuis la création de la manufacture les parties considérées comme les plus complexes à réaliser. Ceci explique pourquoi ces modèles étaient réservés aux élèves à partir de leur deuxième année d’apprentissage.
L'Ecole de tapisserie des Gobelins est créée en 1877 sous le nom précis d'"Ecole pratique d’art décoratif et de tapisseries". Cette même année Pierre-Victor Galland est nommé inspecteur des travaux d’art de la manufacture des Gobelins et à ce titre dirige l’école de tapisseries des gobelins, s’occupe de la surveillance des tissages et participe aux choix des modèles des futures tapisseries.
En 1885 Galland est directeur des travaux d’art jusqu'en 1892.
Le peintre a également fourni des cartons peints pour des tapisseries qui furent tissées à la manufacture des Gobelins (la tenture des poèmes ou d’Apollon pour le Salon du billard de l’Elysée, 1876-1886 ; la tenture de la Comédie-Française, 1892-1893 ; la tenture de la faculté de médecine de Bordeaux, 1890-1892).
- Bibliographie
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Guérinet, tome IV, pl. 418-419.
Pierre-Victor Galland, un Tiepolo français au XIXe siècle, collectif sous la direction de Jérémy Cerrano, 2006, Sogomy, edition d’art, Paris. p.51-52, 83-85