- Description
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Atelier parisien de La Trinité
Tissage en 1634-1635.
Auteur : Louis Réau en 1958 propose une attribution possible à Claude Vignon
Tapisserie d'une tenture commandée par la corporation des maîtres cordonniers de Paris pour orner sa chapelle (actuelle chapelle Saint-Georges) dans l'église Notre-Dame à Paris, représentant la vie de ses saints patrons.
Origine : entrée dans les collections lors de la Révolution française ? La manufacture des Gobelins conservait les quatre tapisseries de la Tenture en 1870 (les autres ont disparu dans l'incendie d'ateliers des Gobelins par la commune en 1871), L'une d'entre elle indiquait son origine et la date de 1635. Une seule tapisserie subsiste de cette tenture. Une des pièces détruites de la tenture indiquait qu'elle avait été exécutée aux ateliers de la Trinité (voir Maurice Fenaille).
La Trinité, offrait un atelier destiné à enseigner un métier aux orphelins de Paris, ce qui explique, sur certains détails de la tapisserie des approximations de dessin ou tissage
Cette tapisserie représente cinq scènes de l'histoire des deux saints Crépin et Crépinien : ils distribuent leurs biens aux pauvres; ils apprennent le métier de cordonnier; ils comparaissent devant le juge; ils sont fouettés, puis écorchés vifs. Au milieu de la bordure supérieure se lit l'inscription suivante:
« RÉGNANT LOUIS LE JUSTE, XIII' DE CE NOM, ROY DE FRANCE ET DE NAVARRE, |
CES QUATRE PIESSE DE TAPISSERIE REPRESENTANT LA VIE É MARTIRE DE
S' CREPIN, | É CRESPINIAN ONT ESTE FAICT ES ANNÉS 1634 É 35, DES BIENFAISTS
DES MAISTRES | CORDONNIERS POUR SERVIR É DÉCORER LEURS CHAPELLE FONDÉE
EN L'EGLIZE NOTRE DAME DE PARIS ».
La bordure, peut-être copiée sur un modèle en usage depuis longtemps à l'atelier, reproduit exactement celle qu'indique un dessin du Cabinet des Estampes signalé par M. Gourboin (Fenaille, fig., p. 104) : ce dessin est l'esquisse d'un modèle de tapisserie, datée de 1561 et représentant trois épisodes de la vie de saint Nicolas de Myre. Sous la bordure, à gauche, le visa des notaires prouve que le dessin était joint
au traité par lequel l'artiste s'engageait à exécuter la tapisserie conforme au dessin : « L'an mil cinq cens soixante et ung, le lundy, dix huictiesme jour d'aoust, ce présent patron a esté parafée par les notaires soubzsignez ne varictur ». Signé : « Ferons ».
- Bibliographie
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Maurice Fenaille, État général des tapisseries de la manufacture des Gobelins depuis son origine jusqu'à nos jours, 1600-1900. t.1, p. 16, 103, 383
Louis Réau, Iconographie de l'art chrétien: Iconographie des saints. 3 v, Presses universitaires de France, 1958, vol. A-F, p. 352 (attribution des cartons à Claude Vignon)
Nicole de Reyniès, Isaac Moillon, Sylvain Laveissière, Isaac Moillon (1614-1673): un peintre du roi à Aubusson, Somogy éditions d'art, 2005, 335 p. 46
Exposition Paris, 1930 : Tapisseries des ateliers de Paris. Catalogue des pièces exposées au musée de la Manufacture nationale des Gobelins, mai-juillet 1930, éditions de la manufacture des Gobelins, n° 41