- Description
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Sur un fond pourpre semé d'abeilles se détache le manteau impérial de velours pourpre aussi semé d'abeilles et doublé d'hermine, relevé par le sceptre et la main de justice. Sur ce manteau est posé l'écu de l'Empire, d'azur à l'aigle d'or, entouré du collier de la légion d'honneur, sous un casque de face, ouvert et couronné.
Au premier plan : deux cornes d'abondance sur un socle or enrubanné.
Bordure de perles et de pirouettes or.
- Historique
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Huile sur toile peinte en 1808 par François Dubois d'après une composition de Jacques-Louis de La Hamayde de Saint-Ange (1780-1860), sous la direction de Charles Percier (1764-1838). Montée sur châssis ultérieurement.
Il s'agit du carton peint pour une portière en tapisserie destinée à être placée devant une porte. La tapisserie faisait partie d'un ensemble de six portières, commandé pour le grand cabinet de l'empereur au palais des Tuileries
Le premier aménagement proposé pour son grand cabinet ne plaît pas à Napoléon, qui le découvre le 9 août 1807 et trouve la tenture en damas tabac d'Espagne trop nue et trop simple. Il demande alors un nouveau parti d'ameublement, en tapisserie, qui connaîtra deux étapes et dont l'exécution durera six ans.
Dans un premier temps, dès le 2 septembre 1807, Napoléon demande que les tentures, portières et rideaux soient en Gobelins, les meubles en Gobelins ou Beauvais et le tapis en Savonnerie.
Six portières sont tissées : quatre pièces à sujet allégorique (La Victoire, La Renommée, Le Génie des Sciences et des Arts, Le Commerce et l'Agriculture) auxquelles s'ajoutent deux pièces représentant les Grandes Armes de l'Empire français et les Grandes Armes d'Italie. Les cartons, exécutés en 1808 par François Dubois, sont d'après des dessins de Blanchon pour deux d'entre elles (La Victoire et La Renommée) et de Jacques-Louis de La Hamayde de Saint-Ange (1780-1860) pour les quatre autres. Le tissage se déroule de janvier 1809 à janvier 1811. La tapisserie exécutée d'après le carton GOB 829/1 est la GOB 23.
Les tapisseries sont installées au palais des Tuileries de 1811 à 1815 puis renvoyées à la manufacture des Gobelins après l'Empire pour qu'y soient ôtées les emblèmes et chiffres impériaux. Elles restent en magasin et brûlent dans l'incendie des Gobelins, le 24 mai 1871, pendant les troubles de la Commune.
Seule la tapisserie aux Grandes Armes de l'Empire français, non remaniée après l'Empire, a survécu aux flammes et est encore dans les collections du Mobilier national (GOB 23), où subsistent également les cartons peints des six portières (GOB 540, GOB 541, GOB 551, GOB 829/1, GOB 830/1, GOB 831/1).
Les quatre portières allégoriques sont retissées à la manufacture des Gobelins de 1933 à 1937.
Carton présenté du 25 mars au 13 décembre 2015 à la Galerie des Gobelins, dans l'exposition "L'esprit et la main : héritage et savoir-faire des ateliers de restauration du Mobilier national".
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A propos de
des auteurs
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François Dubois (mort en 1824)
Peintre cartonnier pour la manufacture des Gobelins et de la Savonnerie, mort v. 1824 (C. Gastinel-Coural). Auteur notamment, en 1808, des cartons du meuble en tapisserie des Gobelins du grand cabinet de l'Empereur aux Tuileries, commandé en septembre 1807 ("Palais disparus de Napoléon, cat. exp., In Fine-Mobilier national, 2021, p. 381-382).
- Bibliographie
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Musée national de la Maison Bonaparte (Ajaccio) ; Musée national des Châteaux de Malmaison et de Bois-Préau (Rueil-Malmaison, Hauts-de-Seine) ; Réunion des musées nationaux (France) , La légion d'honneur et les Corses : de sa création au Second Empire : [exposition, Musée national de la maison Bonaparte, Ajaccio, 7 juin-19 octobre 2008], Paris, Réunion des musées nationaux (France), DL 2008, 80 p., p.68-78
Branda, Pierre ; Lentz, Thierry , Napoléon, une vie, une légende. [Exposition. Astana, Kazakhstan, Palais de l'indépendance, 19 décembre 2013-23 février 2014], Paris, Réunion des musées nationaux-Grand Palais, impr. 2013, 208 p., p.89
Thierry Sarmant, Palais disparus de Napoléon : Tuileries, Saint-Cloud, Meudon : [Exposition, Paris, Galerie des Gobelins, 15 septembre 2021 au 15 janvier 2022], Paris : In fine, 2021., p.146
La manufacture des Gobelins au XIXe siècle, Chantal Gastinel-Coural, 1996, p. 14-18.