- Description
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Aquarelle sur esquisse à la mine de plomb, quelques traits de plume et encre brune (sans doute postérieurs) sur cinq feuilles jointes.
Dimensions hors cadre H. 0,420 ; L. 2,388.
Dimensions encadré: 0,49 x 2,46 m
Repris au poinçon.
Annoté en haut à gauche à la plume et encre brune ; Arras.
Jaunissement, taches d'humidité, déchirures. Collé en plein sur toile.
Un important réseau de fortifications protège la ville qui s'étend sur toute la longueur de la composition. Au premier plan s'avance l'ouvrage de défense surnommé « la corne de Guiche ». Les nombreuses églises et monuments sont dessinés avec une telle précision qu'ils ont pu être identifiés lors de l'exposition qui eut lieu à Arras en 1976. Indiquons seulement quelques-unes des architectures. A gauche domine la cathédrale puis vers le centre, derrière l'église du collège des Jésuites, apparaît l'église abbatiale de Saint-Vaast dont la flèche s'écroula en 1661. Sur la gauche s'élève le beffroi. Cette Vue d'Arras ne montre aucun des travaux de Vauban, ordonnés par Louis XIV en 1667, notamment la construction d'une citadelle bâtie entre 1668 et 1667, (cf. Exp. Arras, 1976, n° 9). Le dessin fut en effet sans doute exécuté en atelier à partir des croquis relevés par Van der Meulen, lors de son premier voyage en 1665 (cf. cat. 1). Rappelons qu'en 1640, Arras fut rattachée à la France. Mais le 3 juillet 1654, la ville fut assiégée par Condé, à la tête des troupes espagnoles. Le comte de Montdejeux, gouverneur de la place, résista aux Espagnols qui, devant les renforts amenés par Turenne, furent contraints de se retirer (Marquis de Quincy, 1726, I, p. 188). La paix des Pyrénées (1659) permit le rattachement d'Arras et d'une partie de l'Artois à la France. Ce grand dessin, très achevé, prépare toutefois un tableau ayant trait à un épisode plus tardif. Il s'agit de l'Entrée de Louis XIV et de Marie-Thérèse à Arras le 30 juillet 1667 (Versailles, MV 6057), composition peinte pour Marly et gravée par Bonnard en 1685 (B.N.Est, Aa 10g), sans doute peu de temps après l'exécution du tableau. Bien que Van der Meulen ne cite pas la ville parmi celles qu'il releva au cours de son deuxième voyage, nous savons grâce à son Mémoire (p. 127) qu'il « fit la campagne de Flandre avec le Roy » en 1667. Il assista donc très certainement à cette entrée solennelle. Accompagné de la reine, Louis XIV voulait ainsi «légitimer» ses conquêtes flamandes. En effet, malgré la renonciation de Marie-Thérèse à l'héritage de Philippe IV mort le 17 septembre 1665, le roi argua du non-paiement de la dot pour revendiquer les droits de la reine dans la succession de son père et pour finalement envahir la Flandre en 1667.
- Bibliographie
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Bibl. Gerspach, 1888, n° 13 - Darcel, 1902, p. 120.
Exp. Versailles, 1921, n° 49 - Paris, (1931), n° 49 - Arras, 1976, n° 9.
Laure C. Starky, Dessins de Van der Meulen et de son atelier Paris, Mobilier national, RMN, 1988, n° 8
Actes du colloque des 4,5 et 6 octobre 2017-Université d'Artois. Les cathédrales d'Arras du Moyen-Âge à nos jours. Aletiergalerieditions, 2020
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